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de la nourrice à l'assistante maternelle

 L'antiquité:

 

La pratique de la mise en nourrice des nouveau-nés a concerné toutes les couches de la société et ce depuis l'Antiquité. Pourquoi ne pas allaiter son enfant ? :

 - Pression sociale pour les milieux aisés

 - Souci esthétique 

 - Impossibilité d'ordre physiologique

 - Tabou concernant les relations sexuelles : le sperme fait tourner le lait

 - Pression économique : conditions de travail, de logement.

 

Dès l'époque Gallo Romaine, les femmes de la haute société font allaiter leurs enfants par des nourrices dont elles louent les services. L'habitude est prise de se présenter en certains lieux nommés " colonnes lactaires " afin de procéder au recrutement

 

Le moyen-âge:

 

Au Moyen Age, cette pratique s'étend à la bourgeoisie. Un véritable marché s'instaure : les classes aisées envoient leurs enfants au bon air des campagnes tandis que les femmes des milieux plus modestes confient leur propre enfant à des proches afin de pouvoir se consacrer à cette activité lucrative.

Il est évident que les enfants des nourrices , allaités artificiellement sans aucune conditions d' hygiène, auront peu de chance de survivre ...

 

Il existe 2 types de nourrices :

Nourrices au loin de campagne qui accueillent les enfants chez elles, et les élèvent (surtout les enfants de la ville) ;

Nourrices sur lieu (moins de 5%) qui sont placées au sein des familles qui les emploient. Elles se regroupaient dans  des bureaux où les familles venaient les « louer ».

allaitement chez une nourrice

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Le plus souvent, s’il a survécu au voyage ( chargé dans des paniers sur des charrettes à travers les routes chaotiques de campane), l’enfant se retrouve loin de ses parents naturels et en compagnie de plusieurs autres petits enfants car la nourrice a souvent plusieurs pensionnaires pour augmenter ses revenus. Surchargée de travail, elle ne peut pas surveiller d’assez près les enfants et les accidents sont nombreux. Même le sommeil peut être dangereux. Les bébés dorment dans des sacs suspendus aux murs (pour ne pas être dévoré par un animal) et parfois aussi dans le lit  de la nourrice qui quelquefois en écrase un dans son sommeil.

Il arrive que la nourrice se comporte trop durement avec un nourrisson ou au contraire que l’enfant s’y attache comme à sa propre mère. Par ailleurs, on s’inquiète du manque de soin et de propreté de certaines nourrices

Au XIIème siècle, sont érigés à Paris des "bureaux des nourrices" gérés par des femmes nommées recommanderesses et chargées du recrutement des nourrices. Les nourrices doivent passer devant un médecin qui goutera le lait pour être sûr de sa qualité.

bureau des nourrices

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Vers 1350, la notion de salaire apparaît : un Edit Royal fixe le montant des sommes versées aux nourrices.

 

Au XVIIIème siècle, le phénomène atteint toutes les couches sociales : les femmes ouvrière envoient leur nouveau-né à la campagne. Mais n'est pas nourrice qui veut. Un " code des nourrices" apporte une réglementation dans ce marché anarchique et les curés sont chargés de délivrer les certificats de moralité.

Devant répondre à certains critères ( morphologie, âge, caractère ... ) les nourrices ne sont pas assez nombreuses pour combler les demandes.

 La mise en nourrice de jeunes bébés fut au XVIIIème siècle une grande cause de la mortalité infantile.

A cette période, un bébé sur quatre mourait avant son douzième mois et un bébé sur deux seulement arrivait à atteindre l’âge de l’adolescence. Cela était dû, d’une part, au manque d’hygiène et d’autre part, au manque d’attention dont bénéficiait le nouveau-né.

 

C’est à cette époque que l’on situe la prise de conscience collective (autorités militaires, politiques et médicales) du problème posé par l’alimentation du nourrisson

 

Bien qu'un mouvement en faveur de l'allaitement maternel voit le jour à la fin du XVIIIème autour des idées de Rousseau et que les notions d' hygiène progressent, le XIXème représente l'apogée de "l' industrie nourricière " (expression de l'époque). Il s'agit d'une activité de service, à domicile, soumise aux lois de l'économie de marché.

 

A PARTIR DE 1850

 

Le contrôle médical des enfants issus des milieux populaires s’étend. Des sociétés de protection infantile apparaissent et les enfants accueillis en nourrice sont très suivis.

 Une première législation, la loi Roussel, en  1874,  institue un code des droits et des devoirs de la nourrice pour lutter contre la mortalité et les abus liés aux placements nourriciers.

 Apparaît la "nourrice sur lieu", qui est embauchée dans la famille, nourrie et logée par ses patrons, à opposer à " la nourrice à emporter".

La mortalité infantile est de l'ordre de 75% et peut atteindre 90% dans certains départements comme le Calvados. Ceci émeut les pouvoirs publics qui nomme un Comité de protection de l'enfance et impose une surveillance de la famille d'accueil par un Médecin. (Loi ROUSSEL, 1874).

PREMIERE MOITIE DU XXEME SIECLE


L’accueil en nourrice diminue. Les biberons stérilisables apparaissent et l’allaitement artificiel est fortement encouragé grâce aux découvertes de  Louis Pasteur.
Progressivement, les parents se mettent à garder leurs enfants chez eux.  La médecine va encourager les mères à élever elles-mêmes leurs enfants.
La Protection Maternelle et Infantile apparaît en 1945. Une de ses missions est d’organiser la surveillance des placements nourriciers. La fonction évolue vers une fonction de garde et de soins. L’une des préoccupations de l’époque est la baisse du taux de mortalité.

A PARTIR DE 1950

Les pratiques éducatives s’assouplissent à partir des années 1960. L’influence de la psychologie se fait sentir sur les pratiques éducatives. Il existe des manuels d’apprentissage de la fonction maternelle.
Parallèlement à l’accroissement du travail des femmes, il est de bon ton que celles-ci restent encore auprès de leurs enfants pour les élever. Les modes d’accueil collectifs sont peu nombreux, le travail des nourrices appelées également gardiennes est peu réglementé. Le travail au noir est important.

EN  1977

Il faudra attendre la loi de 1977, pour que  les gardiennes accèdent au statut d’assistante maternelle, c'est-à-dire une personne qui a pour « fonction d’assister les parents dans leurs tâches éducatives » auprès de leur enfant. Cette loi instaure aussi un statut professionnel précisant les modalités d’agréments délivrés par la P.M.I.

Cette loi fixe

  • une base de rémunération (2 SMIC horaire pour une garde de 8 heures par jour)
  • une égalité de droits avec l'ensemble des salariés en terme de cobgés payés
  • des indemnités d'absence (un smic horaire par jour)
  • Certaines contraintes sont également imposées aux assistantes maternelles

règles d’agrément (examen médical, aptitude reconnue à la garde des enfants, salubrité du logement)

la loi impose aux parents employeurs de déclarer l’assistante maternelle

EN 1992

La loi du 12 juillet 1992 vient renforcer celle de1977 en insistant sur le fonction d’accueil. Elle a aussi pour but de lutter contre le travail au noir. Elle favorise la reconnaissance du travail de maternage et d’éducation que dispensent les assistantes maternelles à leur domicile :

  • Les conditions d’obtention de l’agrément sont simplifiées
  • L’agrément est valable pour 5 ans et le nombre d’enfants est limité à 3
  • L’assistante maternelle peut désormais avoir le soutien d’une assistante sociale et d’une puéricultrice
  • Sa rémunération est revalorisée : minimum 2,25  fois le Smic horaire, maximum 5 fois  le SMIC horaire, par enfant et par jour
  • La formation devient obligatoire : 60 heures sur  5 ans
  • Les parents bénéficient d’une réduction fiscale égale à 25% des sommes dépensées
  • Les parents  perçoivent l’AFEAMA, aide mensuelle réduisant le coût de ce mode de garde (remplacé par le PAJE pour les enfants nés à partir de 2004, et valorisé)
EN  2005
La Convention Collective des Assistantes Maternelles  du particulier employeur est applicable depuis le 1er janvier 2005.
Cette convention apporte un certain nombre de réponses aux assistantes maternelles, du point de vue de leur professionnalisation et de leurs conditions de travail.
  • Le caractère normal et obligatoire de la mensualisation est réaffirmé.
  • L’absentéisme de l’enfant n’est plus pris en compte
  • La reconnaissance des frais auxquelles elles doivent faire face en accueillant des enfants à leur domicile (indemnité d’entretien de 2,65 euros minimum par journée d’accueil)
  • Obligation d’un contrat de travail écrit
  • Obtention d’un bulletin de salaire mensuel à date fixe
  • Instauration d’un régime de prévoyance pour prévenir les pertes de salaire en cas de maladie ou d’accidents
Le texte de cette convention leur permet de diminuer nettement la précarité de leur situation.
La loi concernant les assistantes maternelles  a été adopté le 27 juin 2005.  Elle apportera encore des améliorations à  cette profession ( formation….)
Les premiers décrets d’application sont parus en mai 2006 (indemnité d'entretien..)
 
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Date de dernière mise à jour : 09/03/2021